Assurance-Chômage : encore un clou dans le cercueil
Par Hans Marotte — Mouvement Action Chômage de Montréal macmtl@macmtl.qc.ca
Depuis la fin des années quatre-vingt, les gouvernements fédéraux ont tous sabré sauvagement dans l’assurance-chômage.
En 1990, sous Mulroney, le gouvernement a cessé de financer la caisse d’assurance-chômage, afin qu’elle soit uniquement soutenue par les employeurs et les travailleurs, et il a instauré des exclusions pour départ volontaire ou congédiement pour inconduite.
Chrétien a augmenté de façon significative les seuils d’admissibilité aux prestations demandant plus de temps de travail pour y avoir droit, en réduisant leur durée et le montant des prestations. En somme: travailler beaucoup plus, pour recevoir beaucoup moins, pendant beaucoup moins longtemps.
Paul Martin a été le champion du détournement des fonds. Plus de cinquante milliards de dollars des employeurs et des travailleurs ont servi à d’autres fins que celle d’indemniser les chômeurs.
Les modifications du gouvernement Harper qui prévalent depuis janvier 2013 s’attaquent aux chômeurs et chômeuses plutôt qu’au chômage. La mesure la plus significative est celle de l’ « emploi convenable », ce qui se définit comme étant le même type d’emploi occupé auparavant, mais avec une diminution de salaire selon les règles suivantes:
a) travailleurs de longue date (TLD)
Ayant cotisé au régime pendant sept des dix dernières années et ayant touché des prestations pendant moins de trente cinq semaines sur les cinq dernières années. Ils doivent accepter s’il y a un emploi à 90% de la rémunération précédente jusqu’à la 19ième semaine lorsqu’ils devront accepter 80% du salaire habituel.
b) prestataires fréquents
Ayant demandé plus de trois fois des prestations régulières et touché des prestations pendant plus de soixante semaines au cours des cinq dernières années. Ces derniers doivent accepter un emploi à 80% de la rémunération précédente jusqu’à la septième semaine, après quoi ils doivent accepter « tout travail pour lequel il a les qualifications nécessaires (avec formation en cours d’emploi, au besoin) à 70% de la rémunération précédente ».
c) prestataires occasionnels
Cette catégorie englobe tout le reste. Ces derniers doivent accepter un emploi à 90% de la rémunération précédente jusqu’à la septième semaine, après la 18ième semaine ils doivent accepter un emploi à 80% de la rémunération précédente. Puis après la 19ième semaine ils doivent accepter accepter tout travail à 70% de la rémunération habituelle.
Par ces mesures, le gouvernement pénalise les chômeurs fréquents et c’est le patronat qui y gagne puisque les nouvelles mesures pousseront les gens à accepter des conditions de travail inacceptables sous peine de voir leurs prestations coupées s’ils refusent un emploi « sans motif valable ».